Votre cerveau constitue la pièce compliquée d’une machine composée d’environ 100 milliards de neurones. Il s’agit de cellules spéciales qui envoient des signaux électrochimiques entre elles pour toutes les tâches et fonctions que vous exécutez. À tout moment, un neurone peut envoyer un signal à des milliers d’autres neurones (source).
À mesure que la journée progresse, chacune de ces cellules produit des matières résiduelles, qui s’accumulent tout au long de votre réveil.
Il a été bien établi que la formation de nouveaux souvenirs, ainsi que la création de nouvelles connexions neuronales, se produit durant le sommeil. Il a été montré tout récemment que le sommeil peut s’acquitter d’une tâche beaucoup plus importante au point de vue psychologique (source).
Dans une récente série d’études publiée par Maiken Nedergaard, neuroscientifique qui dirige une équipe de chercheurs sur l’activité du sommeil de l’Université de Rochester, révèle que l’élimination des toxines accumulées dans la journée représente une des fonctions les plus critiques du sommeil.
On peut comparer le phénomène à ce qui se passe dans votre corps pendant une séance d’exercice. À mesure que vos muscles se fatiguent et que votre énergie s’épuise, les sous-produits toxiques commencent à s’accumuler dans vos cellules.
C’est à ce moment que le système lymphatique du corps devient utile, en éliminant ces toxines et en épargnant les dommages permanents à votre corps. Si le cerveau est hors de la portée de ce système, comment ses débris cérébraux peuvent-ils être évacués?
Dr Nedergaard suggère que le cerveau pourrait avoir son propre système lymphatique, qui élimine les toxines à l’aide d’un liquide céphalo-rachidien. Elle l’appelle le système glymphatique. Bien que l’idée ne soit pas nouvelle (elle a été proposée il y a environ cent ans, mais avec un manque d’outils de recherche nécessaires), c’est seulement maintenant que nous avons la preuve qu’il est crucial pour maintenir un cerveau en santé (source).
L’équipe a également constaté que ce système est particulièrement actif durant le sommeil. Pendant que votre corps se repose, l’espace entre les cellules de votre cerveau augmente d’environ 60 %, ce qui donne encore plus d’espace au système glymphatique pour effectuer le nettoyage. Il est ainsi dix fois plus efficace lorsque vous êtes endormi que lorsque vous êtes réveillé (source, p .5).
Alors, quelles sont les conséquences pour une société au manque de sommeil chronique, dont la majorité des gens ne dorment pas pendant 7 à 9 heures, comme le recommande la Fondation nationale du sommeil?
Même à court terme (écouter une série en rafale sur Netflix ou passer une nuit blanche occasionnellement), notre capacité d’attention et d’analyse de l’information écope quand nous manquons de sommeil. De plus, alors que le cerveau humain est relativement bien équipé pour récupérer de ce faux pas temporaire, un manque de sommeil répété équivaut à enfermer l’équipe de nettoyage hors de l’immeuble chaque soir.
Lorsque les déchets cognitifs sont en mesure de s’accumuler, les principaux neurones liés au rendement cognitif, la mémoire et d’autres éléments commencent à se dégénérer. Une augmentation de protéines est également radiée durant le sommeil.
La protéine bêta-amyloïde en est une des plus importantes, elle qui peut former des plaques dans le cerveau, qui sont fortement associées à la maladie d’Alzheimer (source).
C’est un mauvais cycle. Moins de sommeil rime avec plus de stress au quotidien. Nous travaillons moins bien, nous dormons encore moins et notre cerveau ne dispose pas de suffisamment de temps pour nettoyer nos déchets mentaux.
Heureusement, nous avons la possibilité de rompre ce cycle. En accordant la priorité au sommeil, nous donnons à notre corps le repos dont il a besoin pour se renouveler, se recharger et se rétablir.